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Mon grain de sel: opinions et commentaires politiquement incorrects

Pour l'amour des vaches

Je suis originaire d’un pays où les vaches sont plus belles. Et bien oui, je m’autorise un certain chauvinisme à travers les vaches… Même en ces temps où les choses vont de mal en pis, il faut garder le meuh pour rire! Mais essayons d’être un peu sérieux ici..

J’ai un grand respect pour les vaches. Toutes les vaches. Quelle bonne bête que la vache! Nous leur devons tout. Nous sommes en Europe une civilisation de la vache et du bœuf. Ces braves animaux ont été au cours des âges notre force motrice, nos tracteurs, nos camions, nos pompes à irriguer… Et même le chauffage central en haute montagne pendant l’hiver... Leur bouse assure le cycle de l’azote dans le sol et sert de combustible domestique dans certains pays comme l’Inde et le Tibet. De tous temps les vaches nous ont donné et nous donnent encore leur bon lait avec lequel nous faisons les meilleurs fromages, (particulièrement en Savoie, chauvinisme oblige…) Nous leur prenons leur viande et leur cuir…

Comme la plupart de mes articles sont écrits en opposition à quelque chose, je ne vais pas déroger ici à ma tradition mais par contre, une fois n’est pas coutume, je vais aller avec le politiquement correct du moment en dénonçant cette abomination qu’est la corrida. Je vois presque tous les jours des articles sur Internet contre ce spectacle lamentable, vestige de l’époque romaine et des jeux du cirque, résidu historique fétide qui n’a vraiment rien à faire dans les pays civilisés à notre époque. Comme tout le monde, je m’insurge contre la cruauté inouïe de ce sport mais j’y ajoute aussi que traiter ainsi un noble animal comme le taureau, le torturer pendant des heures pour finir par le mettre à mort dans un paroxysme de sang et de barbarie c’est non seulement de l’assassinat mais c’est aussi un manque de respect grotesque envers cette engeance animale qui nous a donné notre civilisation. Le goût du sang, l’effet de foule, la testostérone emballée qui s’empare du public me donne la nausée et me fait désespérer de la race humaine. Bref, il y a dans la corrida, tout ce que j’exècre. Sans tomber dans l’idolâtrie extrémiste à base religio- superstitieuse des Hindous avec leurs vaches sacrées, j’estime que nous devrions avoir beaucoup plus de respect pour ces grands et forts animaux.

Bien avant la machine à vapeur et les moteurs Diesel, ce sont les grand animaux domesticables qui ont donné aux peuples du continent eurasiatique leur puissance. Les peuples du continent américain, tout comme ceux d’Australie, de Nouvelle Zélande et d’Océanie n’ont jamais eu à leur disposition l’avantage civilisationnel des grand animaux. S’il est un roi des animaux amis de l’homme c’est bien l’éléphant d’Asie. Sa force colossale alliée d’une extrême précision, sa capacité à manipuler et monter des charges sont uniques. Dans les pays où il participe à la vie des hommes, il est grandement respecté. En Occident nous n’avons pas ce respect de société envers nos vaches et nos bœufs. Nous ne leur consacrons pas fêtes et cérémonies. Mais il y a heureusement des exceptions locales et les agriculteurs proches de leurs bêtes ont souvent une bonne attitude. Mon grand-père possédait trois vaches et un cheval. Ces animaux faisaient d’une certaine manière partie de la famille. Bien sûr, le gros Percheron «Basil» avait un peu la faveur…

Je ne suis pas végétarien et continuerai à manger du bœuf. Ce n’est pas une contradiction. J’occupe une place assez privilégiée dans la chaîne alimentaire, il faut bien le reconnaître mais ce privilège n’a pas été usurpé par quelque injustice et découle simplement de la nature. La prédation est une composante constante dans le règne du vivant et je ne vais pas ré-écrire le scénario en place depuis un milliard d’années… En échange je réclame que les lieux et les personnes en charge de l’abattage de ces pauvres bêtes soient exemplaires dans leur traitement des animaux destinés à être tués et mangés. Je souhaiterais que l’élevage des bovins et autres animaux domestique se fasse dans des conditions de dignité dues à des êtres vivant et non comme des machines à produire de la (mauvaise) viande. Nous sommes la seule espèce vivante capable de comprendre la souffrance d’autrui. Nous n’avons donc aucune excuse de faire souffrir et de maltraiter les animaux (et les autres humains!)

Pour en revenir à la corrida, il existe suffisamment de formes bénignes de tauromachie comme dans le Sud de la France où les petites vaches landaises noires donnent du fil à retordre aux participants hardis du jeu de cocarde. Au Portugal la corrida est organisée sans atteinte à l’intégrité des taureaux. Ces jeux donnent aux jeunes mâles d’homo-sapiens suffisamment l’occasion de ventiler leur adrénaline et de montrer leur qualités masculines de courage et de combativité et assurent la pérennité de ces joyeuses traditions.

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