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Mon grain de sel: Opinions et commentaires politiquement incorrects

Le culte des victimes


Nos ainés étaient des vainqueurs, émules de De Gaulle, de Churchill ou de Staline pendant les années noires, au pouvoir après la libération (avec  tout de même quelques jolis collabos de bonnes familles pour bonne mesure). Nos lointains ancêtres étaient des vainqueurs, Darwinisme obligeant, nous en sommes les descendants nécessairement. Depuis quand sommes nous devenus des victimes? Je n'ai pas la réponse mais je constate que depuis quelques temps déjà, être une victime c'est devenu porteur. Victime de tout, de rien et de n'importe quoi. On étale sa dépression sans pudeur à la télévision, on rivalise de désordres post-traumatiques et de maladies mentales. Les "cellules psychologiques" sont sur la brèche 24/7. Les attouchés d'il y a quarante ans viennent, la voix étranglée témoigner et accuser sur nos écrans. Les femmes victimes, les minorités de tout poil mais aussi les Français bon teint qui sont grâce aux attentats "terroristes" des victimes potentielles et parfois hélas bien réelles. Nous nous comportons dorénavant comme des proies éventuelles, victimes collectives, endossant en quelque sorte fièrement nôtre status de victime. Pleurs, fleurs et bougies. "Je suis Charlie" au lendemain du 15 janvier 2015, "Nous sommes tous des Américains" au lendemain du 11 septembre etc... Nous semblons nous complaire dans cet état et il est formellement interdit de se révolter, de pointer du doigt, de questionner même. La police de la pensée veille. La société moderne du tout-sécuritaire,  l'abondance, le confort à outrance, la satiété perpétuelle  nous ont pacifiés au delà de toute espérance. Emasculés et baillonnés. Au dernier attentat, ce fut un gendarme  qui donna sa vie, volontaire héroique qui fit le geste suprême  et qu'on célèbre et qu'on adulera peut être un jour comme le Christ réincarné. Ne sommes nous pas de la religion qui vénère un crucifié? Cela fait maintenant 4 jours que le journal télévisé du soir ouvre directement sur le sujet. Certes cet homme était un coeur pur, un héro méritant tous les honneurs qui lui sont accordés et il a tout mon respect. Mais là n'est pas mon propos. S'il avait été vainqueur, s'il avait maté, voire tué le terroriste islamiste meurtrier et preneur d'otage, aurait il été autant célébré? J'en doute. Nous sommes des agneaux bêlant sur l'autel et nous célébrons l'un des nôtres qui nous a dépassé dans la performance. Il existe des constantes historiques qui se répètent invariablement même si l'habit et les circonstances de l'époque diffèrent. Les Hurons christianisés et pacifiés par les Jésuites ont été massacrés et anéantis comme des canards sur l'eau par les Iroquois (et leurs acolytes mercantis  avides de peaux et de fourrures). Plus près de nous, les Juifs d'Europe sont montés calmes et dociles dans les wagons à bestiaux qui les emmenaient à la mort. Alain Delon a raison, je n'aime pas notre époque. 

Frogmobile 30 mars 2018

Titre 2

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