Fabrication de moules à balles

Il faut une balle spécifique pour chaque arme et chaque type de tir. La ballistique est une science sans bornes. Je voulais tirer des balles minié avec le gros Zouave calibre 58. J'ai donc crée un moule en trois parties pour une balle minié. La base creuse est assurée par la présence d'une "plug" dans le moule. Ensuite j'ai fait un moule pour une balle longue solide de 8.3 mm pour un futur flingue encore indéterminé car j'ai en possession un morceau de canon rayé de 8 mm rapporté de France, issu du sciage et destruction d'un fusil militaire de la 2e Guerre Mondiale. Ensuite une série de balles rondes pour toutes mes armes à chargement par le devant et le canon. Puis enfin récemment, un pélot de fusil de chasse cal 12 car je veux tirer à la poudre noire avec ce fusil jamais utilisé. Je voulais une "cartouche" à charger en poudre noire car je n'ai que des "muzzle loaders". Je compte sur une obturation meilleure et constante afin de mesurer avec exactitude la puissance de mes poudres avec le chronographe. 
Tous les moules sont tournés à partir d'un rondin d'aluminium coupé dans le sens logitudinal ou transversal. Pour les balles longues c'est assez facile, je perce la face au un peu en dessous du calibre donné et je finis avec un outil fait maison sur mesure pour agrandir le trou au calibre donné en créant les rayures. Attention à ne pas aller trop loin bien que j'utilise ensuite une "die" réductrice en acier pour y presser chaque projectile au calibre exact. 
Pour les balles rondes c'est un peu plus compliqué. Je tourne une barre d'acier au carbone 4140 au calibre EXACT. Je coupe ensuite une rondelle. Cette rondelle je la monte sur un petit arbre de 8mm  de diamètre et de 10cm de long en utilisant ma brazure à l'argent. Solide. Je taille manuellement la rondelle afin d'en faire un couteau en veillant bien à ne pas altérer le diamètre qui sera le calibre exact du moule et de la balle ronde finale. Je tiens compte de la rétraction du plomb lors du démoulage même si elle est infime. Je chauffe au rouge, je trempe et je recuis à la bonne empérature afin d'obtenir un acier dur necessaire pour un outil de coupe. 
Vient ensuite le moule lui même. Le rondin d'aluminium est cette fois coupé dans le sens transversal comme deux grosses rondelles de saucisson. Chaque face est alors placée dans le tour et l'outil de coupe dans la tête fixe après un pré-perçage  d'amorçage en doussous du calibre final (moins de métal à enlever pour l'outil de coupe). Le vernier est l'outil de mesure qui ne quitte pas ma main jusqu'à ce que la profondeur du trou rond soit à la cote. En final il faut créer une lèvre en bordure du moule sans l'enlever du mandrin, ainsi qu'une contre-lèvre similaire sur l'autre moitié afin que les deux parties du moules s'encliquent bien centrées.
Tous les moules sont érodés sur les bords à la fraiseuse afin de pouvoir les attrapper avec une pince qui sert pour tous les moules. Trous et pas de vis pour que ça tienne et le tour est joué. Les moules à balles longues sont munis d'un coupeur d'arbre de coulée. Pour les balles rondes c'est impossible alors on coupe les arbres de coulée manuellement à la pince à la fin de la séance.