Une fois j'ai écrit, avec mon scepticisme habituel et mon cynisme coutumier: "Comment peut on être un bon garçon et en même temps le président des Etats Unis d'Amérique?"  Certes, Obama a été le président pendant 8 ans..

Je ne comprends pas et je suis même choqué par la haine des commentaires de ceux qui ne l'aimaient pas. On peut certes avoir des arguments politiques en sa défaveur et même juger que son règne n'a pas été ce qu'ils auraient souhaité pour l'Amérique et le monde. En politique il est de toutes façons impossible de contenter tout le monde et son père... Mais cette haine, ces insultes? 
Obama a été pour moi le plus sympathique président des Etats Unis. Ses erreurs politiques je les connais, mais son humanité m'a particulièrement touché. Le moins qu'on puisse dire c'est que ce n'est pas habituel à mon expérience chez les politiciens!  En fait ses deux mandats et surtout le dernier ont été une progressive descente aux enfers. Je fais référence ici à l'incompréhensible tissus social de ce pays, issu d'une Histoire ultra-violente, d'une guerre civile encore présente dans les subconscients, du communautarisme et d'une culture de la confrontation permanente. Obama était un homme de paix et de dialogue embringué dans une dynamique de guerre au Moyen Orient héritée de ses prédécesseurs, face à des Poutines, des Assads et des Natanyahus... Les "tabloids" sont restés sur leur faim, pas de mains dans le sac ou de scandales sexuels à se mettre sous la dent avec cette famille exemplaire. C'est aussi et surtout pendant son quart que sont arrivées ces affaires de tueries gratuites, de massacres d'enfants dans les écoles, ces "bavures" policières à répétition contre les Noirs, lui qui voulait estomper le "code couleur" omniprésent dans la société américaine...  Je ne l'ai pas entendu de la bouche des policiers-bourreaux mais je l'imagine sans peine: "You may have a black président but you ain't gonna make da law here!" Le racisme primaire historique pur et dur, surtout dans les états du Sud est encore bien d'actualité et il n'allait pas disparaître par magie en 2009 avec l'avènement d'un Black Président... Je me demandais si on n'allait pas un jour tuer Obama comme les Kennedys, les Lincolns, les Luther Kings... Ils l'ont fait: Ce petit blanc-bec Dylan Roof, pur produit de la haine et du bigotisme endémique l'a fait, "par proxy" en tuant froidement neuf Afro-Américains innocents, cibles molles dans leur église de Charleston.  Je n'ai jamais vu et ne reverrai jamais de mon vivant un président Américain dans une petite église d'une humble communauté Noire entonner "Amazing Grace" les yeux embués de larmes... La souffrance d'Obama je l'ai ressentie aussi, toutes proportions gardées bien entendu. Il a pris vingt ans dans les os pendant ses huit ans de mandats. Barak Obama était un bon garçon. Il ne pouvait pas vraiment être le président d'une nation de psychopathes. Les Américains viennent de le prouver aux dernières élections en choisissant un des leurs... 

​

Frogmobile 20/02/2017